Une session de recyclage pour les professes de 5 ans de vœux perpétuel a été organisée au couvent de Cu lao Giêng, du 02 au 07 octobre 2023. Animé par le Père Martin NGUYEN Dinh Khai SJ, sur le thème ‘‘discernement’’. Il y avait 34 sœurs de deux Provinces de Tây Nguyên et de Cu Lao Giêng qui ont participé.

L’élément essentiel du discernement est le ‘‘silence’’, silence pour observer et écouter, écouter la voix de Dieu et la voix du cœur. Contempler Dieu pour désirer faire sa volonté et pour vivre la contemplation en action.

Le 7 septembre 2023, à 9h00, les sœurs de la Province de Cu Lao Gieng ont accueilli avec joie 7 jeunes sœurs qui ont fait leur première profession, et accueilli également 8 sœurs Jubilaires qui fêtent leur 25 ans, 50 ans, 60 ans, 70 ans et 80 ans de vie religieuse, et notamment fêté l’anniversaire de 100 ans de Sr. Saint Paul Hay.

L’Eucharistie d'action de grâce a été célébrée à la chapelle du couvent de Cu Lao Gieng, présidé par Mgr Giuse Tran Van Toan, évêque du diocèse de Long Xuyen, et a concélébré avec lui le curé de la paroisse, des prêtres de divers lieux, à l'intérieur et à l'extérieur du diocèse ; avec la présence des religieux, religieuses, parents, bienfaiteurs et de nombreuses sœurs de la Providence des 3 Provinces.

Dieu aime et invite les jeunes à entrer dans une relation d'amour avec Lui. Cette invitation aimante a le pouvoir d’attirer, de conduire et d’inciter les jeunes à venir à Dieu et à le suivre. Partant de cette invitation, les novices ont exprimé avec courage leur engagement à répondre à l'amour de Dieu à travers les conseils évangéliques : OBÉISSANCE – PAUVRETÉ – CHASTETÉ. Désormais, elles ne vivent plus pour elles, mais vivent pour Dieu et pour les autres.

Après 8 jours de retraite spirituelle annuelle et 4 jours de recyclage, du 22 au 24 août 2023, 34 jeunes sœurs de la Province de Cu Lao Gieng et 2 sœurs accompagnatrices sont parties pour visiter Notre-Dame de Ta Pao, la baie de Vinh Hy et la plage de Mui Ne. C’était une bonne occasion pour les jeunes sœurs de vivre ensemble. Ces deux courtes journées ont permis aux sœurs de se détendre, de partager leurs expériences et de s'entraider pour surmonter les étapes de la vie. Bien que ces deux jours aient été courts, mais ils ont laissé une profonde impression sur les sœurs. A la fin de ces jours, les sœurs sont reparties avec beaucoup d’enthousiasme, un nouveau pas plein de joie, plein de force avec la ferme conviction que Dieu est avec elles et qu'elles sont bien accompagnées par leurs consœurs dans la mission.

 

EQUIPE COMMUNICATION

 

Du 15-20 juillet 2023, le couvent de la Province de Culaogieng a reçu 31 jeunes filles venues pour expérimenter la vie religieuse dans le quotidien de nos sœurs. Elle ont toutes fini la classe terminal.

Pendant ce temps, les sœurs responsables les ont aidées à discerner leur vocation. Avec deux jours de récollection et sous la direction de sr. Anne-Thérèse Võ Thị Lan, elles sont accompagnées pour prier avec le Parole de Dieu, pour écouter…et discerner…où est la volonté de Dieu pour l’avenir de leur vie?

Elles ont une journée avec les responsables, pour réviser leurs connaissances bibliques, catéchétiques, leur formation humaines, leurs capacités de vivre avec autres et construire la solidarité et l’union. En même temps, à travers les jeux, elles sont aidées à découvrir les quatre vertus fondamentales de la Congrégation.

Rendons grâce à Dieu de leur accorder des jours à vivre ensemble dans la joie et dans la paix.

Que l’Esprit Saint continue à agir dans leur cœur, leur donne le désir de s’engager dans la vie consacrée selon le Charisme de Jean Martin Moyë: “Remplir la miséricorde de Dieu pour les plus pauvres, les plus abandonnés”.

EQUIPE COMMUNICATION

 

Le berceau de Cu Lao Gieng

Le 7 décembre 1875 six religieuses françaises sont montées dans le bateau militaire Anadyr de la marine française pour aller en mission en Mandchourie (Chine).

Et, le 12 janvier 1876 à 1 heure du matin, six autres sœurs ont posé leurs pieds sur la terre du Viêt Nam à Cu Lao Gieng.Le Diocèse leur a préparé une petite maison simple avec des colonnes en bois. Et elles ont tout accepté dans la joie et l’action de grâce. La première chose qu’elles ont à entreprendre c’est d’apprendre la langue du pays pour pouvoir communiquer avec les gens.

Apprenant leur arrivée, les habitants commencent par leur apporter des bébés abandonnés par leurs parents. Les trois premières semaines elles en ont reçu 14 ; la première année 42, le nombre ne cesse d’augmenter jusqu’à 833 en 1925. De là est née la crèche qui devient très vite un orphelinat. Il y a donc des bâtiments pour les nouveaux nés, pour les jeunes enfants et pour les grands. Les sœurs ont aussi bâti l’école pour l’enseignement primaire et l’apprentissage des métiers pour les grands. Les enfants sont bien soignés et aimés par les sœurs. Elles leur ont procuré une bonne éducation dans différents domaines : culturel, humain et religieux. A l’âge adulte, elles préparent leur avenir et les orientent vers des personnes capables de les aider à fonder un bon foyer.

Les malades viennent demander des médicaments, solliciter des soins, et même leur demander l’asile. C’est le commencement d’un hospice dirigé par Sœur Eusèbe LAMOTTE. Le nombre des malades augmentait tous les jours, et de ce temps-là, il n’y avait pas d’hôpitaux pour les civils. Les sœurs se rendent compte qu’il est alors nécessaire de créer un hôpital pour soigner tous ces malades. « Les commencements furent bien humbles : deux simples maisons que le Père Grosgeorge bénit le 13 juin 1879.  L’œuvre se développa si bien que bientôt il faut penser à faire des constructions plus importantes. En 1887, deux pavillons en briques furent élevés servant d’hôpital-hospice. En 1904, les deux maisons provisoires servant de pharmacie et de logement du personnel furent remplacées par deux pavillons à étages suffisamment vastes pour soigner non seulement les habitants mais aussi les miliciens, les prisonniers. En 1925, 1835 personnes y ont été hospitalisées » (Les sœurs de la Providence de Portieux dans la mission de Phnom Penh p.29)

Les autres œuvres de charité suivirent : le dispensaire où les sœurs rendent tous les services : donner des médicaments, bander les plaies, extraire les dents, soigner toutes sortes de misère. Le tout se fait gratuitement. Grâce à la générosité d’un prêtre, une maternité spacieuse est bâtie répondant aux exigences et aux besoins du temps. La maternité apporte un sérieux appoint à la Propagation de la Foi et à l’œuvre de la Sainte-Enfance.

C’est la simplicité et le dévouement des six sœurs françaises qui attirent plusieurs jeunes filles vietnamiennes dans la vie religieuse. En 1879, seulement trois ans après leur arrivée, environ 10 jeunes filles demandent à entrer au noviciat. Celui-ci fut ouvert le 24 mai 1880 à Cu Lao Gieng. La première sœur de la Providence vietnamienne était Sœur Phanxica VO THI GIENG (1860-1947), native de CU LAO TAY. « Le nombre de religieuses grandit, de 1180 à 1926 il y a en tout 333 religieuses vietnamiennes. Les sœurs âgées et malades augmentent, une maison de retraite s’imposait. Un gentil pavillon de 23 m sur 11 m comprenant deux étages fut bâti. Les religieuses y trouvent : soins, visites des compagnes, et surtout recueillement qui favorise la préparation du dernier départ ». id. p. 34

En résumé :

  • Dans les 50 premières années (1876-1926), la Maison mère de Portieux a contribué à la Mission de Phnom Penh 72 religieuses dont 39 vivantes en 1925.
  • Le noviciat a été établi à Cu Lao Gieng en 1880 pour les religieuses vietnamiennes, 333 sœurs y sont formées dont 295 encore en vie en 1925.
  • Six grandes maisons de sœurs de la Providence dans le Diocèse, six orphelinats, cinq hôpitaux, un hospice, deux maternités et deux foyers.
  • En 50 ans, elles ont baptisé 81965 enfants et 12782 adultes.

 

  • Les années de tranquillité (1926-1945)

Le 12 décembre 1926, la Congrégation a célébré le cinquantenaire de sa présence au Viêt Nam. Les six premières semences, grâce à Dieu, ont donné des fruits abondants.

Le 31 juillet 1929, les Constitutions de la Congrégation sont approuvées, et le 3 mars 1930, la Congrégation devient une Congrégation de droit pontifical. Par décret du Saint Siège, la Congrégation du Viêt Nam est incorporée à la Congrégation de France. Les religieuses vietnamiennes sont officiellement reconnues comme Sœurs de la Providence de Portieux.

Le 6 septembre 1931, 45 religieuses vietnamiennes ont prononcé leurs vœux perpétuels (c’est la première fois) et l’année suivante 85.

  • Les années de tribulations

L’événement du 21 novembre 1945. Le coup d’état qui renverse le gouvernement français en Indochine a eu lieu en 1945. Les Japonais chasse les Français du Viêt Nam.  A peine commencé, ce coup d’état a dû être arrêté parce que l’Amérique vient de lancer deux bombes atomiques en août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki. Les Japonais ont dû se rendre sans conditions.

Les Viêt Minh profitent de l’occasion pour reconquérir l’indépendance. Le séminaire et le couvent de Cu Lao Gieng deviennent la cible. Ils fouillent partout, inspectent les coins et recoins, et après avoir pillé ce qui leur convenait ils mettent le feu au séminaire et à plusieurs maisons du couvent.

Les sœurs, les orphelins et les personnes hébergés doivent tout quitter les mains vides. Elles sont hébergées dans les locaux de la paroisse quelques semaines.

Les jours suivants, un bateau accoste, les sœurs françaises sont obligées d’y monter. Elles sont passées par plusieurs endroits, sous la surveillance stricte des gardes, après bien des difficultés et des peurs, mais avec une foi ferme en la Providence ; au bout du voyage, elles arrivent saines et sauves à Phnom Penh le 20 février 1946.

Bau Sen : Deux religieuses (l’une belge, Bénédictine FOOR, l’autre française, Sœur Emile MATHIEU, parente de Mgr MATHIEU Evêque émérite de Saint-Dié, sont arrêtées par le mouvement anti-français et sont conduites jusqu’à Bau Sen. Elles y sont tuées le 6 février 1946.« Toutes deux sont mises à nues, éventrées, puis enterrées vivantes ». Après 11 ans, leurs ossements furent transportés au cimetière de CU LAO GIENG.

Après l’événement de 1945, la situation devient plus paisible. Les sœurs reviennent au fur et à mesure à Phnom Penh. Toute la structure de gouvernement de la Congrégation est transférée de Cu Lao Gieng à Phnom Penh. Le couvent de CU LAO GIENG est laissé à l’abandon, il est pillé, les maisons détériorées à 80 %.

La restauration demandera beaucoup de frais et de temps. Les sœurs ont commencé à la faire avec le bois emporté par voie fluviale depuis Phnom Penh. Pour subsister, elles cultivent les mûriers pour élever les vers à soie, pratiquent le tissage, fabriquent les briques pour réparer les maisons. Tout est artisanal comme nous le voyons encore aujourd’hui.

La Maison Mère envoie des personnes et des finances pour faire vivre ses sœurs.

En 1948, Mère Honorine LULLIER, Supérieure générale, pense qu’il faut faire en sorte que l’eau revienne à la source. Elle propose de faire venir en France un bon nombre de sœurs. De 1949 à 1975, 51 sœurs vietnamiennes sont envoyées en France, la plupart sont étudiantes.

En 1955, Monseigneur Paul NGUYEN VAN BINH, nouvel Evêque du Diocèse de CANTHO, propose à la Supérieure générale, Mère Honorine LULLIER de transférer la Maison Principale à CANTHO, parce que c’est une grande ville, ayant plus de possibilités. Voyant l’utilité et la logique de cette proposition, Mère Honorine l’a tout de suite acceptée.

En 1962, Mère Marcelle HINTERLANG est élue Supérieure générale. Elle vient en visites fréquemment au Viêtnam. Constatant les progrès considérables de la section vietnamienne, elle décide d’en confier le gouvernement aux sœurs autochtones.

En 1965, Sœur Bénédictine HUYNH THI NA, est nommée officiellement supérieure principale du Viêt Nam.

  • La Province du Viêt Nam en 1975

Le Chapitre général de 1974 a apporté un grand changement dans la structure du gouvernement de la Congrégation. La Congrégation est restructurée en trois Provinces : France-Belgique, Cambodge et Vietnam.

Le 31 janvier 1975, Sœur Thérèse-Monique NGUYEN THI est nommée Supérieure provinciale.

Le 30 avril 1975 le Viêtnam est complètement sous le régime communiste. Le destin de la Congrégation se trouve lié à celui du pays. Devant cette situation inédite. La provinciale et son conseil ont trouvé une orientation adaptée à la Province : les religieuses de la Providence doivent rester dans le pays pour servir leurs compatriotes. Les grandes communautés sont scindées en plus petites. Les grandes écoles ont perdu leurs activités. Un tournant important s’impose dans la mission des religieuses : d’enseignantes, infirmières, maintenant elles doivent cultiver la terre avec les gens et servir la pastorale dans les paroisses parce que tous les services sociaux tels que écoles, hôpitaux, crèches, orphelinats sont nationalisés. Les religieuses n’y ont pas de place.

Plusieurs de nos grands établissements sont visités et perquisitionnés. Certains sont occupés par les forces de police pendant plusieurs semaines. Nos établissements sociaux sont confisqués : orphelinat, hospice, dispensaire, maternité. Les orphelins et orphelines sont sous la responsabilité des autorités politiques.

En 1984, seize sœurs sans papiers sont emprisonnées 40 jours. Elles sont libérées au fur et à mesure. Certaines sont restées 16 jours, d’autres 60 jours.

Mais la providence a tiré le bien du mal : grâce à ces épreuves, les sœurs ont pu trouver une place dans la société et ont pu participer à différentes activités sociales.

Les consultations de 1986, ont conduit à la nomination de Sœur Eustelle BUI THI HOAI comme Supérieure provinciale. Durant son mandat,en 1990, La province du Viêtnam, dont le siège est à CANTHO, ouvre un Institut de théologie avec un programme de formation de trois ans, l’enseignement est donné par les professeurs du Grand séminaire de CANTHO.

De 2004 à 2016, Sœur Joseph-Marie LE THI VIEN, sera élue Supérieure générale de la Congrégation durant deux mandats successifs. C’est sous son mandat que la Province du Viêtnam sera réorganisée en trois provinces.

  • Restructuration en 3 provinces

En 2011, il y a environ au Viêtnam 700 religieuses, avec 120 communautés. Pour faciliter l’animation de la Congrégation, le chapitre général de 2010 à Portieux, décide de la restructuration en trois Provinces plus petites :

  • La province de CAN THO
  • La Province de CU LAO GIENG
  • La province de TAY NGUYEN

Les trois équipes provinciales sont entrées en fonction le 15 novembre 2011.

En juillet 2016 à CU LAO GIEN le Chapitre général s’est déroulé pour la première fois au Viêtnam, par décision du Conseil de Congrégation réuni à Portieux en mai 2015 et avec l’autorisation des autorités politiques du Viêtnam.

Les livres à consulter :

« L’histoire de la Congrégation des Sœurs de la Providence au Viêt Nam et au Cambodge (1876-1992) ».